Au détour d’un promenade, à l’angle de la rue de la Grande Chaussée et de la rue Lepelletier, vous vous êtes probablement déjà arrêtés, les yeux levés vers cet intrigant bras d’or fixé au balcon de fer forgé, terminé par une main tendue. Quelle est son origine ? Que symbolise ce bras d’or ? La rédaction de Lille Secret a enfilé son trench et ses binocles, et est partie enquêter sur le terrain.
Le mystère du bras d’or
Non, il ne s’agit pas du titre des dernières aventures de Tintin, mais bien du titre de notre dernière enquête. Rendez-vous dans l’une des rues les plus prestigieuses du Vieux-Lille. C’est là, fixé en haut d’un balcon, qu’est tendu le bras en question. Entièrement doré, bien droit, la main ouverte, il semble nous indiquer la direction. Mais que symbolise-t-il réellement ?
Même l’origine fait débat. Certains attribuent l’apparition de cette sculpture au 17ème siècle. D’autres s’avancent au 16ème. On retrouve d’ailleurs une gravure de l’ancienne maison en bois (désormais un immeuble en pierres) sur trois étages qui ouvrait la rue autrefois nommée la rue « Grant Cauchie » dès le début du 16ème siècle. Depuis sa reconstruction en 1763, elle a connu différentes fonctions.
Une insigne de maître d’armes ou de gantier
Et ce fameux bras ? Il fait débat parmi les lillois les plus érudits. Pour certains, il donnerait la direction de la Rue de la Monnaie où était livré l’or destiné à frapper les pièces de monnaie. D’où le rappel de sa couleur. D’autres penchent plus vers la direction de l’Hôpital Comtesse (l’actuel Hospice Comtesse).
D’autres encore, l’associent à l’insigne d’un maître d’armes ou d’un gantier. En effet, selon les historiens, il n’était pas rare de retrouver un bras tendu en guise de signalétique vers ce genre de commerces. Sauf que, le rez-de-chaussée a été occupé successivement par des imprimeurs, un magasin d’objets religieux, une pharmacie…
La tradition des Graignards
Selon des hypothèses d’Edmond Lamblin publiées dans des notes pour la très illustre revue d’histoire de la Pharmacie en 1900, ce membre s’inscrirait dans la tradition des Graignards, des bustes et emblèmes grotesques que les apothicaires de Flandres et des plats pays installaient devant leurs devantures de pharmacies. Le bras d’or ne serait autre que l’ancêtre de la croix verte ou du caducée.
Convaincaint ? Mon cher Watson, une chose est sûre : trois siècles après, le mystère reste entier. Cependant, le parallèle fait avec la bijouterie haut de gamme qui l’abrite aujourd’hui, est brillant !